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Exposition collective

Date d'exposition : 02.10.2008 - 17.10.2008
Vernissage : Vendredi 02.10.2008, 18h-22h

Horaires d'ouverture de la galerie :
Lunidi, Mardi et Jeudi de 12h à 18h
Nocturnes les jeudis de 15h à 21h

Lieu :
Galerie Michel Journiac
47, rue des Bergers
75015 Paris
Frances
RER C Javel ou Métro 8 Lourmel

Artistes :
Argentinelee
Nadia Ben Amor
Isabelle Boitel
Isabel Cunha de Almeida
Nikoleta Kerinska
Christelle Mas
Susanne Müler
Chen-Yu Pan
Ghislaine Perchet
Edouard Rolland

Tél. +33 1 44 07 84 40

Texte d'exposition de Léa Bismuth :
La notion de « passage » est complexe, d’autant plus qu’elle est affublée ici d’un énigmatique « s » entre parenthèses, comme si justement on cherchait à ménager un passage entre le singulier et le pluriel, entre l’abstraction de la notion et la multiplicité des sens que l’on peut lui accorder. Ce sont autant de passages entre des pratiques artistiques diverses puisque la photographie, l’installation, la vidéo et la peinture sont convoqués. Ce sont autant de passagers clandestins, qu’ils soient artistes ou spectateurs…

Des voyages géographiques et urbains, entre réalité et fiction…

Le passage est un voyage entre des mondes, entre des territoires, entre des pays. Argentinelee, dans son installation vidéo, propose en ce sens de créer une passerelle digitale entre la France et la Corée, Paris et Busan, l’ouest et l’est : elle donne à voir un monde bipolaire où c’est le cosmos qui permet la communication, qui permet au passage d’exister : le « Digicosmos » est la matrice des échanges, la matrice d’un tissu en mouvement perpétuel à l’intérieur duquel les passages migratoires se réalisent.
Il y a aussi des migrations à plus petite échelle, des mouvements au cœur de la ville. Ainsi, Isabelle Boitel, dans ses « Impressions périphériques », met en scène le boulevard périphérique parisien en posant la question géographique du centre et de la périphérie, c’est-à-dire des routes innombrables qui sont censées mener à un noyau hypothétique et fantasmé. S’il y a là le passage entre deux entités distinctes, Isabelle Boitel cherche également à passer de la réalité au rêve : le passage est alors l’évasion d’un régime de réalité à un autre, une fugue vers l’imaginaire et la fiction. L’œuvre abrite le passage d’un monde prosaïque et quotidien (le périphérique) à un monde onirique visuellement pictural en passant d’un medium à un autre, de l’image vidéo à la peinture. Avec Isabelle Boitel, le rêve se glisse dans le passage lui-même.
Plus aérienne, Suzanne Müller s’engage dans une exploration du paysage berlinois vu du métro. Dans ses photographies, un même personnage surgit et s’empare de l’espace de la ville et fixe le spectateur d’un air inquisiteur, le doigt pointé vers lui : ce personnage à l’« étrange regard » est un passager fantôme de ce paysage urbain, il en est aussi l’acteur et le voyeur, il est d’ailleurs sans doute le reflet du spectateur, lui-même passager du métro et passager de l’œuvre. Suzanne Müller n’est pas la seule à créer un personnage, comme si la question du passage invitait à la confusion des mondes, incitait à franchir le mur de la fiction.
En effet, Isabel Da Cunha de Almeida crée le personnage de « Z-héros » dans ses photographies. Chez elle, le passage s’effectue entre le Brésil et la France, la réalité et la fiction, la photographie et la ruse de la représentation : elle construit une réalité fictionnelle en mettant en scène son personnage. Elle détourne l’indicialité photographique au profit de l’imaginaire. De manière similaire, Cheng-Yu Pan donne à voir une Terre virtuelle et satellitaire dans des photographies où d’étranges figures tutélaires et religieuses regardent le spectateur en surplombant le monde.
Avec ces artistes, l’image devient le rhizome d’une représentation critique du monde. Le passage est avant tout détournement et transformation de l’image réalité, un engagement vers les contrées du rêve et de la poésie.

Dérives poétiques : le passage comme confusion des genres

Cette exposition est dominée par la poésie : elle est non seulement hantée par Rimbaud et Verlaine, mais elle propose aussi d’entrer au cœur du dispositif poétique. A ce titre, Christelle Mas travaille à rendre le langage matériel et visuel, en mettant notamment face à face des photographies et des installations. Son travail est une tentative de fusion de la métaphore poétique et de l’objet : en disposant des œufs sur le sol de la galerie, elle invite le spectateur à devenir lui-même poète, à s’adonner à l’association d’idées, à vivre le délitement du langage en matière. Christelle Mas crée une histoire à partir d’éléments formels ; elle donne corps à des poèmes mentaux tout en questionnant notre quotidien le plus intime, la nourriture que nous ingérons tous les jours, entre suspicion et toxicité…
Si le passage est une voie d’accès privilégiée vers le poème, c’est sans doute l’œuvre de Nikoleta Kerinska « Visual Poems 1 » qui le prouve le mieux. En effet, par l’animation numérique et l’image 3D, elle cherche à donner au langage toute sa potentialité visuelle. Le langage devient véritablement un « être vivant », le lieu de passage entre l’œil et l’oreille, la vue et le son, la graphie et le sens. En créant son alphabet du son, Nikoleta Kerinska fait du langage visuel un code à déchiffrer, un code fait d’ondes sonores. Celle-ci offre au spectateur une véritable expérience poétique puisqu’elle lui fait vivre une expérience de correspondance baudelairienne. Dès lors, la synesthésie des sensations propre à l’écriture poétique s’incarne dans le regard du spectateur. 

De la vie à la mort

La question du passage appelle intrinsèquement celle du passage de la vie à la mort, celle de l’être passager et éphémère. A cet égard, l’installation de Ghislaine Perichet est particulièrement significative. Chez elle, le passage est conçu de manière négative : le passage est une obstruction et un empêchement. En plaçant le spectateur face à de lourdes portes closes, le passage est littéralement impossible, comme interdit. Pris dans le faisceau lumineux de la projection, les spectateurs deviennent alors des ombres monumentales, condamnées à errer dans un purgatoire imaginaire. Les fantômes règnent alors en maîtres, peut-être parce qu’ils ont la possibilité de traverser les murs, de sortir de leur prison…
Enfin, Edouard Rolland pose aussi la question de la mort dans une installation-sculpture à partir de cinq structures en bois et d’une « empreinte ». Ces éléments appartiennent à un espace incertain entre l’équilibre et la gravité, la verticalité et l’horizontalité, l’élévation et la chute. Ce que cherche Edouard Rolland c’est avant tout à dialectiser l’idée de chute suicidaire : en se détruisant, quelque chose se construit paradoxalement, et c’est dans cette destruction que l’artiste éprouve sa non-maîtrise face à la matière, la puissance de l’accidentel et de l’inattendu. Comme les ombres de Ghislaine Perichet, les planches d’Edouard Rolland sont entre la vie et la mort, dans un étroit passage du temps auquel seul l’art peut accéder.

Ces neuf artistes — par leurs installations, photographies et vidéo — s’emparent de la question du passage non seulement pour l’enrichir, la densifier, mais aussi pour la mettre en procès. Ils ne se contentent jamais de l’anecdote ou de l’illustration, mais décident d’entrer au cœur du concept philosophique du (des) passage(s) avec les moyens de l’art.

Cette exposition montre avant tout que le passage est toujours déjà un chemin de traverse, une prise de risque, un véritable passage à l’acte.

_ Léa Bismuth, Paris, 2009

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Appareil - Vision

Transposition

Passager(s)

 

 

 

 

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Appareil - Vision (à venir)

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Exposition collective

 

 

 

Date d'exposition :
17.09.2010 - 30.09.2010
Vernissage au Vendredi 17.09.2010, 18h-22h

Horaires d'ouverture de la galerie :
Lunidi au Vendredi de 12h à 18h

Lieu :
Galerie Michel Journiac
47, rue des Bergers
75015 Paris
France
Tél. +33 1 44 07 84 40
RER C Javel ou M.8 Lourmel

Artistes :
Argentinelee
Nadia Ben Amor
Isabelle Boitel
Isabel Cunha de Almeida
Nikoleta Kerinska
Yanghoun No
Cheng-Yu Pan

Texte du critique d'art :
A remplir un texte du critique d'art.

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Argentinelee, Swing Machine, Dispositif multimédia, 1,5x3x1 m, Paris, 2007.


Swing Machine (Machine de Balançoire) est une installation d’une vidéo projetée sur une balançoire suspendue. Les images projetées sont d’abord une reconstitution d'images clichées de villes métropolitaines comme Paris et Séoul, trouvé ou capturé grâce au moteur de recherche Google. L’artiste les a traitées avec des effets spéciaux de la technique virtuelle actuelle. Il en résulte de ses mouvements d’aller-retour, un circuit répétitif d'images virtuelles sur un mur qui s'effectuent de bas en haut ou du haut vers le bas.
Les moteurs de recherche actuels classifient les images selon leur système automatique, les images sur Internet sont de plus en plus considérées comme une information confirmée.
Dans cette œuvre Swing Machine, les images téléchargées ou découvertes sur Internet sont envisagées comme une vision aux systèmes informatiques, il s’agit d’une vision d’appareil de classification et d’indexation. Le véritable message du virtuel n’est pas l’information, mais plutôt une transmutation des messages de l’image virtuelle : comme le suggère Paul Virilio c'est l’interactivité, l’immédiateté et l’ubiquité.
Cette œuvre est une interprétation métaphorique qui résulte du percept paradoxal se situant entre le réel et le virtuel à travers la vision de la machine d’information.

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Nadia Ben Amor, Espace immersif, Installation, Dimension variable, Paris, 2008.


Sa pratique débuta par des dessins qui mettent en œuvre des graphismes sinueux répondant avec immédiateté à des impulsions spontanées et, pour ainsi dire, non contrôlées, de la main qui les trace. Dans ces graphismes s’amorcent des figurations incertaines, fugaces, ambiguës comme le montre les figures ci-dessous liant ainsi intimement le transitoire et le permanent. Il en résulte une prise de conscience du caractère illusoire du monde que nous croyons réel, auquel nous donnons le nom de monde réel. Ces graphismes aux références constamment ambiguës ont la vertu de s’interroger sur le bien-fondé de ce que nous avons coutume de regarder comme réalité. Par la suite, l'artiste a trouvé nécessaire de donner plus de vie à ses dessins,  et il en a découlé des images qui prennent des formes architecturales.  Il lui ait venue ainsi l'envie d'abandonner les petits formats A4 et A3 et de recourir à des supports librement épanouis dans l'espace. Elle a été saisie par la suite par le désir de ne plus seulement faire face aux dessins, mais entrer dans l’image, de l’habiter. Le résultat obtenu correspond à des sortes d'architectures allusives et figuratives, des architectures ou plutôt des images constituées en un habitat.

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Isabelle Boitel, Swimming-pool, Photos retouchées, Vitry, 2010.


Les photos qu'elle vous présente sont extraites de la série Swimming-pool. Par le biais de ses images, elle propose différent point de vue de la même photo. L'idée est de jouer avec le corps et son cadrage. Elle cherche à provoquer des situations qui établiraient une narration, d'abord grâce à ce corps plus ou moins présent dans l'image, et plus ou moins éloigné grâce au cadrage choisit. Mais pas seulement, en second lieu, elle voudra établir l'évidence du mouvement qui serait à l'origine d'une fiction possible. Le mouvement est incontournable par l'action du corps et de ce qui l'entoure (ici les vagues produites par le corps). Mais une seule photographie lui semble inappropriée pour émettre l'idée d'une fiction possible. Elle a donc recours à la série pour que l'action et le mouvement paraissent indubitables.

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Isabel Cunha de Almeida, Fantômes, fantasme ou double ?, Photographie numérique, 30x45 cm chacun, lieu, 2010.


"A travers ce travail, je revendique l’esprit de mon personnage Z-héros disparu en 2006. Dans ce jeu, Z (mon modèle) devient un « appareil », le médium de ma hantise." _ Isabelle Cunha de Almeida.

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Nikoleta Kerinska, Titre de son oeuvre, Genre, format, lieu, année.


Corporal Sensation Specialist est une machine virtuelle mise en ligne pour fouiller l'intimité humaine. Dans un dialogue guidé, elle nous incite à mettre en forme verbale nos sentiments et sensations. Sommes-nous capables de nous dévoiler devant-elle? Elle demande : qu'est-ce le corps ? que se passe-t-il dans un rêve ? comment se présente une sensation ? Bref, pourriez-vous dire qui vous êtes?
http://sc.artificialis.com

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Yanghoun No, Portrait, Installation Multimédia, Dimension variée, 2010.


Portrait est une installation interactive. Le spectateur qui s’approche du cadre blanc voit son portrait déformé et la lumière sous la forme ronde s’allume derrière le spectateur grâce à un capteur de mouvement ; autrement dit, le spectateur est introduit dans une scène fictive à l'aide des appareils et c’est un passage du réel au virtuel. Il est possible d’interpréter la notion d'« appareil-vision » sous l'angle de l’écrasement, de la déformation et de l’enfermement visuel dans un monde fictif que je représente dans une salle semi-obscure. Les appareils mis en place nous procurent l'illusion d'un sentiment fictif et nous conduisent, enfin, à décliner d'une vision fictive, inscrites dans « l’appareil-vision ».

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Chen-Yu Pan, eyeTunnel, Vidéo, couleur, 3"30', 2010.


Dans cette vidéo, ce sont des portraits de mes amis qui se défilent en boucle, au travers de leurs pupilles.  Il s'agit des images zoomées sur le visage de chacun(e). On trouvera peu à peu, en s'approchant sur l'œil du personnage, un reflet d'image d'un(e) autre ami(e) sur sa pupille. Sans arrêt du zooming, ce "reflet", qui est en effet un autre portrait, comblera l'écran et remplacera le précédent. De même, en s'rapprochant sur les yeux de ce nouvel personnage, se trouvera sur sa pupille encore un autre reflet de portrait, ainsi un se forment un bouclage.
Il s'agit d'un enchaînement des regards de mes entourages à travers l'utilisation des appareils équipant d'un appareil-photo. Procurées par ces appareils, des images ainsi que nos idées circulent ensuite entre chacun via Internet, c'est cette connectivité qui nous relie à nouveau en des réseaux, étroitement, de façon digitale. L'échange entre l'image du soi et celle de l'autrui est instantanée. Des yeux à l'appareil à Internet, jusqu'à l'écran de l'utilisateur et enfin retournée aux yeux, s'est formée ainsi un réseau de contemplation.

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